La peur du ridicule face au jury d’un concours : comment l’apprivoiser pour réussir son oral
- celinesaramito0
- 24 juin
- 4 min de lecture

L’épreuve orale d’un concours administratif est souvent vécue comme un moment décisif, voire redouté. Après des mois, parfois des années de préparation, tout semble se jouer en quelques minutes face à un jury. Et dans ce face-à-face, une émotion revient de manière récurrente chez de nombreux candidats : la peur du ridicule.
Peur de mal s’exprimer, de ne pas savoir répondre, de bafouiller, d’avoir un trou de mémoire… ou tout simplement peur de ne pas “être à la hauteur”. Ce sentiment peut paralyser, faire perdre ses moyens, et donner à l’oral un aspect injustement insurmontable.
Pourtant, cette peur est ni honteuse, ni irrationnelle. Elle est profondément humaine. Il est donc fondamental de la comprendre, puis de la transformer en une force.
I. Comprendre la peur du ridicule : une émotion profondément ancrée
1. Une émotion sociale
La peur du ridicule est liée à une peur du jugement social. Elle touche à notre image, à notre besoin d’appartenance et de reconnaissance. Être jugé négativement par autrui réveille une peur archaïque : celle d’être rejeté du groupe, de ne pas être “validé”.
Lors d’un oral de concours, le contexte accentue cette peur :
Le candidat est seul face à un groupe d’experts ;
Il sait qu’il est évalué, noté, classé ;
Il ne peut pas se cacher derrière un écrit : il doit incarner son discours.
2. Un mécanisme de défense intérieur
Beaucoup de candidats craignent de “perdre la face”. Le cerveau, pour se protéger, anticipe le pire : “Et si je me mettais à trembler ? Et si je répondais à côté ? Et si le jury riait ?”
Le problème, c’est que cette anticipation négative crée de l’auto-sabotage : plus on anticipe l’échec, plus le stress monte, plus le risque de confusion augmente… et plus on nourrit la fameuse peur du ridicule.
II. Ce que le jury voit vraiment : changer de perspective
Il est capital de revenir à la réalité du jury. Contrairement à ce qu’on imagine, le jury n’attend pas un super-héros de l’administration. Il cherche à repérer un futur collaborateur fiable, lucide, motivé, capable de réfléchir et de s’exprimer clairement.
1. Le jury n’est pas là pour humilier
Les membres du jury sont souvent des professionnels bienveillants, expérimentés, parfois anciens candidats eux-mêmes. Ils savent que le stress fait partie du jeu. Ce qu’ils évaluent, ce n’est pas votre capacité à briller, mais :
Votre connaissance du poste et de l’environnement territorial ou étatique ;
Votre motivation et votre cohérence de parcours ;
Votre capacité à tenir un raisonnement structuré et à gérer une situation de pression.
Un trou de mémoire, une hésitation, une reformulation sont parfaitement acceptables, à condition d’être gérés avec calme et sincérité.
2. L’authenticité prime sur la perfection
Ce qui marque un jury, ce n’est pas un discours récité par cœur sans âme. C’est un candidat qui s’exprime avec honnêteté, clarté, et capacité d’analyse. Un peu de nervosité est normale. Ce qui compte, c’est votre capacité à rester présent, à rebondir et à garder le cap.
III. Conseils pratiques pour surmonter la peur du ridicule à l’oral
1. Préparez votre mental autant que votre contenu
👉 Travaillez votre dialogue intérieur
Remplacez les pensées automatiques du type :
“Je vais me ridiculiser”
“Je ne suis pas à la hauteur”par des pensées plus réalistes :
“Je suis préparé, je fais de mon mieux”
“J’ai le droit d’être stressé et je peux gérer ce stress”
“Même si je fais une erreur, ce n’est pas grave : je saurai rebondir”
👉 Travaillez des techniques de gestion du stress
Respiration cohérente (inspiration 4s – expiration 6s)
Ancrage positif : pensez à une situation où vous vous êtes senti compétent
Visualisation : imaginez-vous en train de répondre avec assurance
2. Entraînez-vous dans des conditions proches du réel
Simulez des oraux avec des proches ou des professionnels ;
Variez les questions, y compris déstabilisantes ;
Enregistrez-vous pour repérer vos tics de langage et ajuster votre posture ;
Apprenez à reformuler calmement une question si vous ne la comprenez pas ;
Préparez une phrase de secours en cas de blocage (“Je prends un instant pour réfléchir à votre question.”)
3. Acceptez l’imperfection
L’oral n’est pas un spectacle, c’est un échange professionnel. L’enjeu n’est pas de “réussir sans faute” mais de montrer que vous avez les compétences et la posture pour assumer un poste de responsabilité.
Faire une erreur et se rattraper avec humilité est souvent plus valorisé qu’un discours trop parfait mais sans âme.
IV. Témoignage : “Je croyais que j’allais me ridiculiser…”
“Avant mon oral d’attaché territorial, je n’ai pas dormi pendant deux nuits. Je me disais que j’allais bafouiller, que le jury allait se moquer de moi. J’ai eu un moment de panique pendant l’exposé… mais j’ai pris une grande respiration et j’ai dit : ‘Je me rends compte que je vais trop vite, je reprends.’ Et le jury a hoché la tête. À la fin, j’ai eu une bonne note. Ce n’est pas la fluidité qui a compté, c’est ma capacité à rester lucide.”— Témoignage anonyme, concours 2024
V. Conclusion : Se donner la permission d’être humain
La peur du ridicule ne disparaît pas en un claquement de doigts. Mais elle peut se transformer, à force de travail, de bienveillance envers soi-même, et d’ancrage dans la réalité du concours.
Rappelez-vous que vous n’êtes pas jugé comme une “personne parfaite” mais comme un futur collègue. En vous préparant mentalement, en acceptant vos émotions, et en vous autorisant à être imparfait mais sincère, vous ne serez jamais ridicule.
Vous serez simplement vous-même — et c’est souvent ce que le jury attend avec le plus de respect.
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